Chat ché de l'art ! [Libre ^^ ]

Iedike se promenait dans la gallerie de peintures magiques. Il avait traversé les quartiers moldus, et la partie normale du British Muséum avant d'y parvenir. Aussi était-il vêtu d'un jean bleu foncé, d'un chemisier blanc et d'une veste noire tout ce qu'il y avait de plus banal.

La seule originalité résidait à la capuche que Iedike avait rabattue sur sa tête, et qui s'élevait bien haut. Le pourquoi s'expliqua vite quand un miaulement plaintif retentit : Andromaque, la chatte blanche de Iedike était dissimulée sous la capuche, sur la tête du jeune homme. L'animal l'avait suivi sans qu'il s'en aperçoive, et ressentant une certaine flemme à l'idée de la rammener chez lui -Transplaner, retransplaner, tsss... Pas aujourd'hui, il a mal à la tête...- il décida de l'embarquer.

De temps à autre un petit museau rose se montrait sur le front de Iedike, Andromaque avait envie d'une bouffée d'air frais.

"Chuuut !"

faisait Iedike en fronçant les sourcils en repoussant la chatte d'une main ferme sous la capuche. Les chats ne devaient certainement pas être permis en ces lieux.

Il préférait l'art magique à l'art moldu, déjà par le fait que les tableaux, vu leur mobilité, étaient plus vivants. Il avait l'impression de voir de véritables petites pièces de théâtre se dérouler sous ses yeux, ce qui ne pouvait que charmer son coeur.

Et pendant qu'il se laissait aller à un épanchement lyrique, Andromaque, lassée de sa position infortable, bondit hors de sa capuche et fila ventre à terre droit devant... Iedike battit des paupières, surpris, avant de lui partir après pour l'attraper avant qu'un gardien ne la voit...

Invité

C'était une journée très importante pour Prismarella. Non seulement c'était un jeudi (et les jeudi sont toujours très importants), mais surtout, elle avait rendez-vous avec l'un des Conservateurs du British Museum pour parlementer de choses très sérieuses. Celui-ci voyait l'activité de Valogne d'un oeil très critique, son ton était vite monté lorsqu'elle avait demandé quelques délais pour les paiements qu'elle avait en cours, et tout se solda, lors de leur dernière entre vue, par des insultes.

Traitée d'idiote, Valogne avait cependant réussi à le convaincre de la rencontrer une nouvelle fois, afin qu'elle puisse le supplier à genoux... Dans un coin de la Galerie dédiée à l'Art Magique, la petite jeune femme aux lunettes rondes et aux tenues atypiques poussa un gémissement.

" Mais Monsieur Filgareth, deux petits mois ce n'est pas beaucoup. Dans toute une vie, cela ne représente rien, rien du tout du tout. Deux mois, tout minuscules, pas les plus longs, promis. "

Pleurnichait-elle, les yeux implorant, devant l'imposant Filgareth qui restait de marbre. Elle lui arrivait au menton, et son visage était complètement levé comme si elle regardait le ciel, donnant l'impression qu'elle implorait le Seigneur. S'accrochant à la manche de la robe de sorcier du Conservateur, Valogne reprit sans qu'il n'ait daigné ouvrir la bouche.

" Il se sent beaucoup mieux dans ma galerie qu'ici, c'était trop grand pour un si petit tableau, là bas il a déjà plein d'amis... Oh Monsieur Filgareth, pitié... J'aurai l'argent dans deux mois, c'est sûr... Vous savez, ma galerie marche très bien ! Oh oui, très bien... "

Filgareth leva la main et se défit de l'emprise de la petite sorcière sans peine, l'obervant d'un oeil intransigeant, sans la moindre pitié. Il allait ouvrir la bouche lorsqu'un chat blanc bondit sur lui, comme une fusée.
Il fit un pas de côté et l'animal n'eut d'autre choix que de trouver un autre perchoir. Valogne était plus accessible, et le chat se jeta sur elle avec souplesse, bondissant déjà sur le haut de son crâne à la chevelure noire.

- C'est votre chat ?

Demanda Filgareth, trop interloqué pour être enragé de voir un animal dans le Musée.

" Non, enfin, je ne sais pas... "

Elle ne se souvenait pas avoir de chat de cette couleur. Incrédule, elle leva les bras pour attraper le félin, mais celui-ci ne l'entendait pas ainsi et n'avait pas l'intention de quitter sa tour d'observation. Il feula pour avertir les dix doigts qui s'avançaient vers elle qu'il n'hésiterait pas... Mais Valogne garda sa position et les griffes vinrent rapidement.

" Aïe ! "

Fit-elle en sautillant sur place, comme un cabri, jusqu'à percuter Filgareth. Ce dernier, emporté par la perte d'équilibre, vint royalement s'effondrer de sa masse colossale sur une sculpture d'un goût douteux, fait de chaudron rouillé au fond élimé.

Un bruit de tous les diables s'éleva du coin de la Galerie, emplissant tous les couloirs avec l'emplification de l'échos, et laissant entendre les jurons du Conservateur.

- Nom d'un Boudros Rayé !! Hors de ma vue, sombre dégénérée !!

Lorsqu'il avait aperçu son imbécile de chatte bondir sur un homme à l'allure imposante et qui, aux vues de son costume, était certainnement un directeur, un conservateur ou quelque chose en -teur de très important, Iedike entreprit un dérapage contrôlé. Une fois sa course achevée, il observa la scène, médusé.

Il avait le choix de s'enfuir : ainsi il ne risquerait pas de se faire mettre à la porte. Cela ne devait pas lui poser de problèmes : après Dumstrang, il avait été à Serdaigle, il n'avait pas à être courageux, loin de là, c'est un petit jeune homme, tout simplement.
Mais alors qu'il avait fait demi-tour, il entendit le "Aïe !" que poussa Valogne, griffée par la terrible et mesquine Andromaque, et Iedike fut électrisé par une force obscure que l'on nomme le Scrupule, avec un grand S.

Ce n'était ni poli, ni gentil, ni digne d'un homme d'agir d'une telle façon ! Il refit volte face et s'approcha, mais doucement, du lieu du drame. (On ne devient pas un Héros en deux secondes top chrono...)

Et la suite de la scène ne fut que plus effrayante : comme si le destin s'était mis en route, une série de percutages vint à faire tomber une sculpture diablement moche aux yeux de Iedike, et le conservateur laissa éclater toute sa colère.

Ses jambes s'activèrent et Iedike se précipita vers eux :

"ANDROMAQUE !"

Il surgit entre Valogne et le conservateur, et faisant face à l'homme :

"Attendez ! C'est mon chat ! Je suis désolé, cette demoiselle n'y est pour rien...."

dit-il, le rouge lui montant aux joues. Il agitait ses mains avec un petit air paniqué.

La chatte s'était rapprochée d'eux après s'être éloignée à cause du chaos sonore.

"Ha ! Andromiche ! Viens dans les bras de papa !"

dit Iedike en se tournant vers le félin en ouvrant les bras, un sourire éblouissant sur les lèvres.

La chatte pesta telle une pestiférée et repartit en sens inverse.

Encore plus inquiet, Iedike rammena son regard sur le conservateur du musée en tapotant ses doigts avec l'air du condamné.

Invité

Monsieur Filgareth n'avait pas l'air calmé... Ses yeux, devenus globuleux et exprimant une haine sans nom, allaient de ce jeune homme venu porter secours à cette petite folle, jusque sur Valogne, sans savoir exactement qui il pouvait haïr le plus. Lui faire ça, à lui, dans son Musée...

Valogne, quant à elle, ne savait pas non plus si elle devait remercier ce "sauveur" ou lui crever les yeux pour avoir ramener ce chat démoniaque ici. Elle avait pourtant vu plusieurs signes, dehors, lui hurlant que la journée allait être terrible... Pourquoi avait-elle oublié son trèfle à douze feuilles ?!!
Elle affichait une mine déconfite, tournant ses petits yeux délavés vers le jeune homme, le suppliant d'avoir une vraie bonne idée, ou s'il avait les moyens d'effacer la mémoire du Conservateur... C'en était fini de son crédit, elle en était certaine.

Le chat semblait ne pas vouloir se laisser amadouer par les petits mots de son propriétaire, malgré le timbre délicat de celui-ci, il feulait sans vouloir abdiquer, et la jeune femme plissa le front devant un instant un peu trop silencieux, trop long, pour être agréable. Filgareth le rompit d'une voix qui trahissait sa rage.

- Je vous conseille de sortir d'ici avant que j'ai eu le temps d'avertir la Sécurité. Et reprenez votre satané chat !

Valogne échangea un regard avec Iedike et chercha des yeux l'animal. Elle s'agenouilla rapidement :

" Minou... viens... Andro-Maque. Viens. "

Elle siffla la chatte sans qu'elle ne daigne répondre, puisqu'elle avait plus de fierté qu'un chien, qui aurait accouru, la langue pendante ; Andromaque préféra la snober pour trottiner élégamment jusqu'à son maître et cracha devant Valogne avec un air dédaigneux. Elle fit un bond somptueux vers Iedike, pour venir s'installer sur l'épaule du jeune homme, observant de ses yeux brillants la Sorcière, l'air hautain.

Valogne vit le Conservateur tourner les talons et marcher vers son bureau, certainement pour appeler la Sécurité... Elle sursauté et se mit à courir, empoignant le bras d'Iedike au passage, jusqu'à la sortie.

Devant les yeux révulsés de colère de l'homme sinistre, Iedike ne pipait mot : tout ce qu'il aurait pu dire se serait retourné contre lui et Valogne. Il croisa bien son regard suppliant, mais lui-même espérait qu'elle fasse quelque chose. Il espérait de toutes ses forces que le conservateur ne lui donne point une torgnole des plus impérieuses. Le silence avait duré, duré, de sorte que les battements de coeur de Iedike approhait le rythme d'un tambour devenu fou.

Puis Mr. Filgareth élevait sa douce et monstrueuse voix et Iedike sembla reprendre l'usage de ses membres :

"Mais vous êtes toujours fâché ? Vous savez, ce chat est perturbé, je l'ai offert à ma défunte femme. Enfin, quand elle était en vie, hein ? Pas quand elle était morte, sinon cette chatte serait encore plus troublée, mais enfin bon, elle aimait bien sa maîtresse, elle lui léchait le bout des doigts quand elle lui servait à manger...Vous devriez relativiser et donner une autre chance à..."

Il observa Valogne, il ne savait pas encore qui elle était.

"... à cette jeune fille à lunettes, la myopie est signe de fécondité artistique dans certaine tribu..."

* Iedike, tu stresses et tu commences à dire n'importe quoi... * songea-t-il pour lui-même.

* Alors cesse de faire de l'air avec ta bouche...*

Mais Andromaque venait de se nicher sur l'épaule de Iedike et ceci le coupa dans sa désastreuse tentative de réconciliation avec le maître des lieux. Le temps de réagir et Valogne l'avait déjà attrapé par le bras pour l'entraîner vers la sortie. Iedike ne résista pas, ouvrant de grands yeux :

"Ce gars est bien rancunier, ce n'est pas bon pour le coeur, ça ! Je m'appelle Iedike au fait..."

lança-t-il en rougissant, il commençait à se sentir honteux et se demandait comment cette jeune femme allait réagir. Il allait sans doute passer un sale quart d'heure, cela finissait généralement comme cela avec lui...

Invité

Rapidement essoufflée, Valogne ne pouvait pas répondre aux mots du sauveur qui l'avait mis dans un sacré pétrin. Sa respiration rapide laissait des sons rauques dignes d'un obèse durant un cent mètres. Comme si elle n'avait jamais couru plus de deux secondes... Ses boucles roulaient derrière son dos, et elle ne s'arrêta que lorsqu'ils eurent atteint les lourdes portes, pour finir dans la rue bondée.

Les Moldus n'avaient pas vraiment l'air préocupé par leur présence, même si plusieurs d'entre eux se tournèrent pour observer l'étrange look dont était parée Valogne. Ses lunettes descendues jusque sur le bout de son nez lui donnant un air de vieille chouette maîtresse d'école de 1800, la Sorcière resta longtemps les mains sur les genoux pour reprendre son souffle, avec peine.

Lorsqu'elle put enfin aligner deux mots sans cracher ses poumons, Valogne releva ses petits yeux délavés et cligna longtemps, en pleine réflexion. Intense suspense, terrible moment pour le jeune homme et son chat endiablé. Elle ne savait pas trop ce qu'il convenait de faire. Il avait ruiné sa dernière tentative, qui serait sa dernière tentative. Il n'y en aurait pas d'autres auprès de cet Horrible Filgareth... Il ne la recevrait sans doute pas tout de suite. Il lui faudrait du temps pour digérer. Elle déglutit en observant Andromaque, l'air absent.

" Je m'appelle Valogne, mais ton chat est un peu dérangé, je crois qu'il voit des morts. "

Affirma-t-elle sans avoir l'air plus perturbée que cela d'avoir tutoyé un inconnu. Fixant toujours le chat avec intensité, la jeune femme plissa ses minuscules yeux puis, sans crier gare, fit volte face pour pointer du doigt la direction qu'avait pris le regard du félin miniature. L'air totalement absorbé dans la recherche du défunt, Valogne lança, chuchotant comme si elle souhaitait qu'Andromaque ne l'entende pas.

" Je crois qu'elle a des visions sur des mondes parallèles, mes grands parents ont une poule qui a les même symptômes. Sauf qu'elle, elle ne flanque pas par terre des tableaux dans un Musée... "

Affirma la jeune femme d'un air dépité, en se retournant finalement vers Iedike, en esquissant un sourire franc, trop franc.

" Je crois qu'à cause de toi, je devrais rendre le tableau à ce crapaud hideux. Hihédikeuh c'est un drôle de prénom. "

Iedike avait les joues roses, il avait beaucoup moins forcé que Valogne pour courir, puisqu'elle avait fait tout le boulot en le traînant, il la regarda reprendre sa respiration. La pauvre, il aurait dû activer ses jambes un petit peu, il crut qu'elle allait expirer sur place.

Il serra Andromaque dans ses bras en attendant, mais le chat semblait absorbé par quelque chose, et lorsque Valogne donna son explication abracadabrantesque, le jeune homme resta interdit deux secondes, et il relâcha la chatte en tressaillant. Si n'importe qui aurait juré que la jeune femme était complétement dérangée, quelqu'un comme Iedike ne pouvait que se montrer prudent... Après tout, rien n'arrive sans rien, et si Valogne l'entretenait de ceci, c'est bien qu'il devait le prendre en compte...

C'est vrai qu'Andromaque était étrange en ce moment ! Et si... et si cette chatte démoniaque voyait Nastia ? Après tout la défunte épouse de Iedike était morte devant la maison, elle n'était pas loin. Oooh ! Il aurait dû déménager, il aurait dû !

"J'espère que vous vous trompez, je serai obligé de la faire piquer..."

dit-il d'une voix étouffée. Il vouvoyait Valogne car il n'avait pas l'impression d'être dans son bon droit. Il rougit de honte à l'évocation du musée, il espérait que ce n'était pas trop grave...

"Ooooh... Valogne aussi c'est plutôt marrant... En fait, je viens d'Allemagne, et mon père voulait m'appeler Friederik. Mais ma père trouvait que c'était trop long, alors ils ont opté pour un diminutif : Iedik. Seulement "Iedik", ma mère trouvait que c'était trop court. Alors ils ont rajouté un "E"... Et ainsi mon prénom est le dimininutif d'un prénom féminin, Friederike, cela me fait très plaisir... De toute façon, ma mère a toujours voulu avoir une fille, je crois qu'elle s'est vengée..."

finit-il sur une note boudeuse. Puis il se fit plus gênée et dans un mumure il laissa échapper de ses lèvres :

"Et pourquoi étiez-vous dans le musée ? Vous sembliez désespérée de vous faire renvoyer..."

Invité

Valogne éclata d'un rire volontaire et franc, alors que quelques passants se tournaient vers les deux sorciers avec des airs plutôt réprobateurs, sachant que se balader avec un chat sur l'épaule dans une des rues les plus fréquentées de Londres était quelque chose de peu commun... Ils vaquèrent cependant assez rapidement à de plus intéressantes occupations, comme le shopping ou leur travail, ce qui passa bien au dessus de Valogne qui riait toujours de façon sincère.

" Tu portes un nom de fille... " Aussitôt qu'elle eut parlé, la jeune femme sembla se calmer, tarir son hilarité pour paraître désolée. Pas gênée de s'être légèrement moqué, non, plutôt, désolée pour lui, d'avoir hérité d'un prénom qui ne convenait en temps normal, pas à son sexe.

" Je trouve que Iedike c'est plus drôle que Valogne. Et Valogne c'est français je te signale, tout ce qui est français est sérieux. "

Affirma la Sorcière, observant toujours le félin qui à son tour, fixait sempiternellement un point invisible dans la rue bondée des Londoniens de passage. Valogne dut se résoudre à lâcher de son regard délavé le chat, pour se plonger dans l'examen de son interlocuteur, sans paraître trop réagir à cette description.

" J'étais dans le Musée pour demander un délai de paiement. J'ai réussi à avoir un petit crédit pour acheter l'un des tableaux Moldus de la Collection Privée et Monsieur Filgareth me réclame le solde. "

Elle résuma la situation brièvement, son air devenu désormais un peu plus attristé, comme regrettant les derniers évènements. Elle aurait à payer le Conservateur dans les plus brefs délais si elle ne voulait pas avoir à rendre le tableau.

" Je tiens une Galerie à Pré-au-Lard, une Galerie d'Art Moldu ! " Fit-elle, comme si elle avait énuméré les différentes médailles dont l'Etat lui avait fait grâce. " Et comme je n'ai pas les moyens de payer Monsieur Filgareth tout de suite, je pense que je vais devoir lui redonner la toile... "

Iedike avait rougi avec une force et une rapidité rare quand Valogne avait éclaté de rire : Mais heeeu ! Il n'avait point choisi ce funeste destin ! Mais il ne se fâcha pas, la réaction de la jeune fille avait le mérite d'être franche. Et puis elle sembla être navrée pour lui sur la fin.

"Je ne crois pas que tout ce qui est français soit sérieux... Ce sont les drôles des drôles, ceux-là, ils mangent des grenouilles... Au lieu d'en faire leurs animaux de compagnie comme nous... Tsss... Cela relève presque du cannibalisme, c'est comme si moi je mangeais mon chat..."

dit-il sur un ton un peu boudeur.

Mais suite aux nouveaux propos de Valogne, Iedike rougit d'un air gêné. Andromaque avait donc fait une belle bourde : la jeune fille était maintenant dans le pétrin à cause d'elle. Il devrait peut-être la manger pour la punir... Iedike, quelle drôle d'idée !
Il se demanda s'il pourrait venir en aide à Valogne : il avait encore la dot de Nastia qu'il ne s'était pas résolu à utiliser, et il gagnait plutôt bien sa vie... Mais combien coûter ce tableau d'abord ? Il était bien sur de son devoir d'aider la jeune femme, son chat était la cause de son tracas -Quoique aurait-elle pu convaincre le conservateur même sans l'intervention de la chatte ?-, mais s'il pouvait éviter de se retrouver à la rue pour cela...

"Sans vouloir être indiscret, combien coûte ce tableau ? Comme je suis un peu responsable dans cette affaire, je pourrais t'avancer un peu d'argent..."

dit-il, ne se rendant pas compte qu'il l'avait tutoyée.

Invité

Ce jeune homme était très drôle, Valogne ne pouvait le nier, et son visage affichait une enthousiaste expression, juvénile mais palpable, tout à fait sincère (niaise aussi, cela semblait très naturel). Elle plissa les yeux en faisant apparaître de petites rides autour de ses yeux, jusqu'à creuser des fossettes à ses joues.

" Arrête de rougir, on croirait un oeil de Chaporouge. " Souligna soigneusement Valogne, visiblement ignorante du fait que faire la remarque n'arrangerait rien au carmin de son interlocuteur.

Alors qu'elle le regardait plus en détail, elle se demanda clairement s'il avait été à Poudlard en même temps qu'elle. N'ayant pas une mémoire énorme, loin de là, elle se persuada qu'il était soit trop vieux pour avoir suivi les cours en même temps qu'elle, soit qu'il avait étudié ailleurs (elle avait déjà oublié qu'il avait dit venir d'Allemagne).

Lorsque soudain il demanda le prix du tableau dont elle avait fait l'acquisition à crédit, la jeune femme se montra plus sérieuse, relativement pour qui possède son visage, tout en levant une main vers son propre menton dans une expression intense de réflexion. Pourtant, elle parla immédiatement, sans qu'elle n'ait eu besoin de s'interroger.

" Il coûte 690 Gallions. J'ai avancé 100 Gallions d'or à Filgareth mais il refuse d'attendre encore pour le reste... C'est que je viens juste d'ouvrir ma Galerie... Alors... Ca met un peu de temps avant de débuter réellement... Et sans tableau, ça ne débutera jamais ! "

Fit-elle, bougonnant presque sur la fin, en levant les bras de façon évidente. La somme de ce petit tableau n'était rien comparée à ce qu'elle avait déjà obtenu en crédit pour acheter toutes les autres toiles qui peuplaient sa petite Galerie. Mais Gringotts refusait désormais d'accorder un crédit à Valogne, tant elle avait de dettes sur le dos...

" Pas la peine de compter tes Noises, je n'accepterai jamais d'argent venant d'un étranger. "

Elle n'avait pas dit cela de façon méchante ou méfiante, mais tout était très franc. Il était en effet plutôt logique de sa part de refuser de quelqu'un qu'elle connaissait à peine une somme, n'importe laquelle, petite ou grande. Et c'était sans doute catégorique, malgré le sourire enjoué qu'elle affichait sur ses lèvres.

Effectivement, la remarque de Valogne n'avait en rien arrangé le teint déjà cramoisi du petit Iedike. Une chaleur sans précédent s'était emparée de ses joues, on aurait pu y faire cuire un oeuf tant il était brûlant. Il essaya donc de se reprendre pour essayer de retrouver un teint de peau plus normal, mais c'était d'un compliqué...

Quelque part, Valogne n'avait pas tort, elle ne le connaissait pas assez pour accepter son aide, mais elle perdait quand même son tableau à cause de lui.

"Sans parler d'accepter de l'argent, tu pourrais trouver 690 gallions par terre, tombés d'un portefeuilles quelqu'un, sans que j'y sois forcément pour quelque chose."

dit-il en se grattant briévement le crâne.

"Cela arrive, les coups de chance, non ? Enfin, pour ce que j'en dis... En plus, on pourrait être de vieilles connaissances ! Je ne sais pas quel âge tu as, mais tu dois avoir un peu plus de vingt ans, j'ai été à Poudlard les deux dernières années de ma scolarité, j'ai très bien pu te croiser au détour d'un couloir. D'étranger, je passe à vague connaissance, ce qui n'est pas rien."

finit-il, le doigt pointé vers le ciel, comme un mauvais Sherlock Holmes, il devinait bien que ses arguments avaient la teneur d'un sirop pour diabétiques...

"Mais Valogne c'est français... Tu as peut-être été à Beaux-Bâtons ?"

se corrigea-t-il, l'air dépité.

Invité

Valogne eut un rire franc, de bon cœur, lorsqu'il évoqua la possibilité farfelue qu'elle puisse trouver, par le plus grand des hasards, une somme aussi conséquente de 690 Gallions d'or, afin de rembourser ses dettes. C'était assez finement dit pour qu'elle sente monter un rire qu'elle ne put retenir, et lorsqu'elle put enfin se calmer, comme une enfant, elle replaça ses longs cheveux noirs qui s'étaient insinués devant ses lunettes inutiles.

" Même avec toutes les pattes de lapin du monde, je n'aurais jamais assez de chance pour trouver autant d'argent. " Souligna-t-elle, avant qu'il ne parle de sa scolarité.

Etonnée, elle fut démentie : il avait été à Poudlard, tout comme elle. Essayant -vainement- de retrouver dans sa petite mémoire tous les visages qu'elle avait déjà pu voir dans les couloirs du Collège, Valogne dut admettre qu'elle ne se souvenait pas du quart des personnes qui avaient pu étudier en même temps qu'elle à Poudlard. Elle avait une très mauvaise mémoire.

" Tu as été à Poudlard ? Je ne sais pas, en fait je ne me rappelle pas t'avoir déjà vu quelque part. "

Elle n'avait pas l'air ennuyée de réduire en poussière ses efforts humoristiques pour se rendre sympathique et plus "connu" d'elle. En fait, elle ne se rendait pas vraiment compte de tout ça.

" Bobaton, à non, je n'ai que le nom de Français, parce que je suis née en Angleterre en fait. J'étais à Poudlard il y a encore quatre ans ! "

Dit-elle d'un ton joyeux, en essayant toujours de se remémorer ses camarades du Collège. Mais l'idée qu'ils puissent s'être déjà croisé était attirante, ça évitait d'avoir à être de parfaits inconnus en effet, et ça permettait d'être plus détendu... Mais malheureusement, ce n'était pas encore assez pour laisser Valogne accepter une grosse somme d'argent.

" Je pensais que tu étais allé dans une école en Allemagne. "

Il la faisait rire mais ne la convainquait pas. Elle réfutait ses dires sans donner l'impression d'y faire attention : suprême subtilité ou à-côté-de-la-plaque power ? Iedike, lui même assez lunaire, n'aurait su le dire. La jeune fille était plutôt étrange, mais il la trouvait plus normale et familière, et rassurante, que la plupart des gens dits dans la norme et qui marche droit sans faire un petit écart de travers, même pour rendre la vie plus dansante et attrayante.

Bon, elle n'avait pas été à l'école en France, mais il ne se souvenait pas lui non plus de l'avoir croisé à Poudlard, elle était un peu plus jeune que lui, c'était peut-être pour cela.

"J'ai fais mes quatre premières années à Dumstrang en fait, mais ma famille a déménagé et j'ai préféré suivre le même processus pour l'école. De toute façon, ici, là-bas, quelle différence ? Quoique j'ai bien aimé la répartition en différentes maisons, c'est drôle comme système. J'étais à Serdaigle, il faut dire que le bleu va bien avec mon regard..."

Il rougit devant cet argument plus féminin que rationnel. Au moins, il évitait de raconter pourquoi il avait préféré se terrer dans une nouvelle école pour une nouvelle vie et de nouvelles... emm*rdes.

"Enfin bon... Il y a quatre ans tu dis ? Tu dois avoir 21 ans, j'en ai 24... Quand j'étais en 6ième année, tu étais dans ta 3ième... On n'a pas du se croiser souvent je pense... Il faut dire qu'il y a tellement de monde."

dit-il d'un ton un peu plaintif, il préférait les lieux étroits et conviviaux, où l'on connait tout le monde, et où l'on peut se cacher dans un placard.

"Tu n'as jamais vu un étudiant de ma taille -j'ai grandi très vite- un grand dadais quoi, qui se prenait les piliers, ou qui trébuchaient sur les dalles ? Haaa, comme signe distinctif, j'ai pris un cognard à un match de Quiddicht : j'étais spectateur..."

dit-il, afin de poursuivre ses tentatives désespérées.

Invité

Valogne sembla chercher dans sa mémoire. Sans y mettre de la mauvaise volonté, elle aurait aimé pouvoir lui expliquer qu'elle souffrait d'un manque constant de mémoire, un handicap largement dérangeant, par exemple dans le genre de situation. Il avait l'air de tenir à ce qu'ils se soient déjà croisés à Poudlard, or Valogne avait été quelqu'un de très discret, entre deux moqueries de ses petits camarades.

Aussi s'était-elle un peu cachée des autres, surtout des étudiants plus vieux à vrai dire... Devrait-elle lui raconter tout ceci ? Ce passage de sa vie était plutôt désagréable en fait...

Elle chercha encore sans grande motivation : elle était persuadée de ne pas s'en souvenir, et parut désolée, terriblement désolée. Relevant lentement les yeux, gênée, elle eut une petite moue qui fronça son nez comme un groin qui l'enlaidit considérablement, avant de hausser les épaules.

" Je suis vraiment désolée mais... Je ne me souviens pas t'avoir déjà vu. En plus, je n'allais pas aux Matches de Quidditch car dès le premier auquel j'ai assisté, on m'a soufflé dans l'oreille avec un haut parleur, et j'ai dû passer deux jours à l'infirmerie. "

Elle s'interrompit, se demandant si, de son côté, Iedike pourrait se rappeler de ce genre d'évènement.

" J'étais à Poufsouffle, mais j'aurai bien aimé être à Serdaigle, ils avaient l'air tellement cool ! "

Avoua-t-elle, ses yeux brillant un peu plus lorsqu'elle évoquait ce souvenir, avec un petit sourire qui masqua sa grimace précédente avec rapidité. Il avait eu de la chance d'aller dans la Maison bleue, et il avait raison :

" Oh mais oui ! Tes yeux sont très bleus ! "

Approuva la jeune femme comme s'il s'agissait d'une révélation qui n'avait pu être vue avant l'aveu du jeune homme. Elle semblait s'en rendre compte uniquement maintenant, et l'observait désormais de façon un peu trop insistante.

Pendant qu'elle cherchait à se souvenir, Iedike observait ce petit bout de femme : il commença à douter qu'elle y parvienne, on lisait sur son visage comme l'aveu d'une mémoire défaillante. Andromaque se frottait contre ses mollets en ronronnant, elle commençait à avoir faim, mais Iedike ne comprit pas le message.

Il put voir cependant que Valogne et lui avait quelques points communs concernant la malchance, mais il n'avait pas entendu parler d'une jeune fille qui aurait eu un accident de tympans à un match, il ne devait pas encore être là lorsque c'était arrivé. Et Poudlard ne manquait pas d'accidents hebdomadaires pour qu'un évènement de ce genre ne traverse pas les années.

Mais le temps de sortir de sa réflexion, Valogne observait ses yeux avec moult insistances et faisait une remarque des plus pertinentes.

"Heuuu..."

fit Iedike en rougissant d'être ainsi dévisagé, la tête reculant légèrement. L'incongruité de la remarque l'avait aussi désarçonné, lui qui n'était pourtant pas toujours très logique. (A part dans son travail, naturellement...) L'espace d'une seconde, il eut l'impression qu'il avait été à Serdaigle pour la couleur de ses yeux. C'était une pensée étrange, y avait-il des gryffondors aux yeux rouges ?

"Les tiens aussi ils sont un peu bleus..."

répondit-il un peu bêtement, comme pour attirer la conversation sur elle plutôt que sur lui. Il se sentait tellement gêné qu'il n'avait même pas remarqué qu'Andromaque commençait à manger ses lacets.

Invité

Valogne était une professionnelle des dialogues qui rendaient les interlocuteurs gênés. Elle ne pouvait s'en empêcher car, voyez-vous, la jeune femme ne s'en rendait même pas compte. A vrai dire, elle agissait sans réfléchir et ne calculait pas vraiment la mesure de ses mots, la notion de conversation absurde ou sans aucun sens lui étant inconnue jusqu'à maintenant.

Elle s'apprêtait à repartir de plus belle, sur un discours sans doute très intéressant relatif à ses yeux, leur bleu pâle, presque gris, trop délavé, pas assez vif... Quand elle sursauta immédiatement faisant un bond comme un cabri. Sans même s'en rendre compte, ils avaient dû se déplacer un peu, et voila qu'ils se trouvaient désormais tous deux sous un échafaudage, dont les ouvriers Moldus se servaient pour repeindre le bâtiment devant lequel les deux jeunes gens discutaient.

Elle blanchit d'un coup, son visage aussi pâle qu'un linceul, avant de pousser de toutes ses forces Iedike, le faisant reculer violemment, prise de panique.

" Nom d'un Loopton ! NON !!! "

Hurla-t-elle, faisant se retourner la moitié des personnes présentes autour d'eux, et certains même se décalèrent pour ne pas être poussés à leur tour, alors qu'ils cherchaient à passer sous l'échafaudage de fer.

" Mais vous êtes fous !! NON n'allez pas en dessous ! "

La sueur perlait déjà à son front, comme si elle essayait de sauver des vies innocentes d'un terrible danger. Elle avait réussit à écarter Iedike de sous la structure métallique mais cherchait encore à éloigner les passants. Ce qu'elle réussissait plutôt bien, puisque, affolé par cette démente en tenue loufoque qui hurlait avec de grands signes, ils changeaient de trottoir.

Qué-Quésako ? Il n'avait rien suivi et s'était retrouvé poussé comme le personnage secondaire d'un film catastrophe, sauf que l'héroïne était peut-être plus dangereuse que la catastrophe elle-même. Il perdit l'équilibre : Andromaque était encore dans ses pattes et il tomba à la renverse pour s'applatir de tout son long et baaaaaaang ! Sa tête heurta violemment le bitume. Il grimaça, ses yeux n'exploitaient plus leur sens qu'à travers un épaix brouillard. Il entendait vaguement les cris de Valogne qui tentaient de sauver les passants moldus. Des bruits de pas aussi qui s'écartaient d'eux. Mais sa vision devenait plus opaque, les bruits plus lointains. Il sentit quelque chose sur sa joue, une léchouille. Il espéra que ce fut Andromaque. C'était bien Andromaque, il reconnut sa mauvaise haleine. Mais cela ne dura que quelques secondes, et ces sensations s'éteignirent comme une flamme sous le crachat d'un ivrogne peu distingué.

* Oh ! Des étoiles filantes ! Bonjour papa ! * songea-t-il. Et comme s'il était coincé dans un rêve où l'on rêve justement qu'on est en train de rêver, il commença à comprendre qu'il s'était tout bonnement assomé. Il savait qu'il était dans les pommes, et bon Sang-De-Bourbe, il ne pouvait pas se réveiller, même en y pensant.

Situation dangereuse ! Si Valogne tentait de le réveiller, n'aggraverait-elle pas son cas ? Doux Merlin, il était condamné...

* ça sert à quoi d'être Medicomage si on peut pas se soigner quand on est à moitié dans le coma ? *

Soupir mental désabusé. La réponse lui apparut à travers un flash lumineux dans son esprit : pour que les autres medicomages puissent gagner leur croûte...

Invité

Durant plusieurs secondes, Valogne, trop occupée à sauver les passants de ce terrible danger que représentait l'échafaudage maléfique et immobile, ne remarqua tout simplement pas la chute de son interlocuteur, ni la fuite du chat, ni rien d'autre que la panique devant ses yeux délavés. Son visage était tiré, crispé comme devant le pire des cauchemars, elle était en sueur et ses lunettes rondes vibraient dangereusement sur l'arête de son nez.

" Madame, courrez vous mettre à l'abri ! " Conseilla-t-elle à une vieille dame qui s'exécutta sans rechigner, trottinant du mieux qu'elle pouvait jusqu'à une ruelle d'où elle observa le reste de la scène en silence, apeurée.

Soudain, Valogne fut attirée par une masse sombre au sol, inerte. Elle se tourna et il lui fallut bien une bonne minute avant de reprendre ses esprits. Mais ... C'était Iedike ! A quoi jouait-il ?!

" Ah zut... Tu es tombé ? "

Non... pas du tout...

S'accroupissant sans élégance, elle l'observa comme on aurait pu contempler une fourmilière pleine de petits insectes fascinants.

" Je préférerai qu'on s'éloigne. Tu veux bien te relever, tout le monde nous regarde, c'est gênant. "

Affirma la jeune femme sans se douter que c'était plutôt son attitude à elle qui avait fait se retourner toute la foule devant le Musée. Insistant, Valogne tira sur la manche du jeune homme.

" Tu veux que je te laisse ? "

Dans les méandres de son étourdissement, il sentait vaguement qu'on devait s''adresser à lui et qu'on sollicitait son bras. Valogne ou quelque d'autre ? Impossible à dire. Mais comment communiquer avec l'extérieur ? Ses membres ne délivraient à son cerveau qu'une impression confuse. Il se concentrait aussi fort qu'il le pouvait pour essayer de se relever, pour immerger à la lumière, mais la seule partie de son corps qu'il sentit parfaitement alerte et capable de se mouvoir était... ses sourcils.

* C'est mieux que rien... Je vais essayer de les bouger en rythme pour faire le signe morse du SOS.... *

C'est ce qu'il fit avec toute l'énergie du désespoir que lui procurait cette situation désastreuse. Mais au bout de quelques secondes, il se dit qu'il devait avoir l'air simplement débile... Une douleur atroce le lançait derrière le crâne, c'était là tout le problème, peut-être qu'inconsciemment il refusait de se lever de peur de rendre la douleur encore plus lancinante.

* Tagazok mon frère ! * (1)

délira une voix dans son esprit embrumé.

* Quoi, qu'est-ce qu'il se passe encore ?! *

* Tu es mort dans d'atroces souffrances et tu es arrivé au paradis... *

* Bon, il faut que j'arrête de jouer les chiffes-molles parce que ça devient grave... *

Prise de conscience immédiate qui débouche sur le soulèvement des paupières. Un intant a vue fut entièrement floue, puis il commença à se redresser dans un petit râle. Il prit immédiatement sa tête entre ses mains :

"Aiiiillleuh !!! Merlin... " couina-t-il trop occupé à avoir mal pour regarder les passants.

[ (1) Oui, j'avoue, j'aime Naheulbeuk... XD ]

Invité

Valogne parut radieuse, ravie de voir qu'il ouvrait les yeux, se relevant. Elle l'accueillit avec un immense sourire, exposant royalement la plupart de ses dents et laissant apparaître les rides au coin de ses yeux, pendant qu'elle plissait les paupières d'une façon idiote.

" Ah ! " Couina-t-elle d'une voix aigue " Tu es réveillé ! Chouette. " Elle se redressa à son tour et tendit sa main pour l'aider à se mettre complètement debout. Instinctivement, elle aurait souhaité sortir sa baguette magique pour murmurer un ou deux sortilèges pour le soigner, au cas où, mais elle se rappela au moment où elle touchait le bois dans sa poche qu'ils étaient entourés de Moldus.

Y renonçant, Valogne hissa Iedike en position verticale en se plaignant de son poids par une petite moue. Elle tourna ses yeux à droite puis à gauche, plus pour s'assurer que les passants ne marchaient plus sous l'échafaudage du Diable que pour être sure qu'ils ne les regardaient pas trop.

" Tu crois qu'ils vont s'en sortir ? " Demanda-t-elle au bout d'un moment, inquiète. " Les Moldus... Ceux qui sont passés sous la structure métallique. " Elle se justifia sur un ton de lamentation. " Ca porte malheur. "

Mais voyant que son interlocuteur paraissait très peu apte à être en bonne santé mentale (voire physique, avec la chute), elle afficha une mine tout à fait désolée.

" Tu es tombé à cause de moi ?" Ayant peur de la réponse (elle se doutait un peu de ce qu'il allait dire), Valogne voulut se faire pardonner mais ne parvint qu'à s'empourprer, un comme à la manière d'Iedike, sans parvenir à être aussi rouge que ce qu'il savait faire cependant.

" Je suis désolée... mais c'était pour te sauver tu sais ! Ma tante Ninon est passée sous un échafaudage un jour... et elle est morte dans l'heure qui suivit !! " Finit-elle par chuchoter.

Iedike, à présent sur ses deux pattes, l'air un peu sonné, écouta les paroles de son interlocutrice en relevant la tête, tel un professeur ennuyeux d'une université encore plus ennuyeuse. C'était aussi la mine intéressée que pouvait prendre une poule devant une réalité qu'il lui échappe. Mais il rassembla peu à peu les mots qui sortaient de sa bouche, et leur donna un sens, si bien qu'il put envisager de répondre. Autour d'eux, les moldus allaient et venaient, et ceux qui avaient été témoins et peut-être victimes de la scène s'éloignaient déjà au bout de la rue, certains jetant encore un dernier regard vers la paire de ces drôles d'énergumènes, les autres ne s'y risquant plus.

"On peut mourir autrement qu'en passant sous une échelle... Tiens, feue mon épouse par exemple, Nastia, elle est tombée dans une bouche d'égoût. Et moi..."

Il passa sa main derrière son crâne, les yeux sérieux comme pour chercher si tout était en place.

"Bah, je suppose que si j'avais eu une hémorragie cérébrale, je serais déjà mort..."

marmonna-t-il, les lèvres pincées.

"Enfin bon... Merci quand même d'avoir essayé de me sauver..."

Il s'étira un peu pour essayer de chasser sa torpeur. Andromaque était venue s'assoir à ses côtés, dans la pose du Sphinx, aussi orgueilleuse et blanche qu'une statue. Dans son esprit fracassé, les derniers 24 heures tourbillonaient en flashs éparses. Il se souvint d'un petit détail :

"Et sinon, tu sauras te débrouiller pour ton tableau ? Si tu ne peux pas le payer dans l'immédiat, tu peux faire croire qu'on te l'a volé en attendant, on le cachera..."

* Heeu ? C'est quoi cette idée ? C'est bon pour finir en taule... *

Il papillona des paupières et soupira en se baissant pour prendre Andromaque dans ses bras : il avait besoin d'un câlin.

"Oublie ça, je devrais rentrer, je commmence à délirer..."

soupira-t-il dans un demi-rire, serrant la chatte contre lui, elle ronronnait mais avait planté ses griffes dans le vêtement de Iedike, comme pour signifier que s'il relâchait son étreinte, il allait le sentir passer.

Invité

Cacher le tableau ... Quelle idée géniale. Déjà, Valogne se voyait pleurer devant le gros Gestionnaire du Muséum, dire qu'on était entré par effraction chez elle, qu'on avait tout saccagé, et qu'on avait volé le tableau, seul objet de valeur selon les méchants moldus qui avaient été avides de richesse. C'était inutile de dire qu'elle songeait que tout ceci était crédible : qu'on puisse la croire lui paraissait normal, qu'elle arrive à leur faire gober d'aussi gros bobards semblait abordable, et mieux encore, pouvoir ensuite exposer sa toile supposée volée dans sa galerie était une idée qu'elle estimait plausible, tout à fait possible même.

Comme si une ampoule s'était allumée, apparue dans un flash, au dessus de sa tête, ses verres de lunettes rondes brillèrent alors qu'elle se redressait fièrement, heureuse de cette solution miracle.

" C'est une excellente idée ! "

Lança-t-elle, convaincue. Sans voir que déjà, Iedike se rendait compte que l'énormité de ses mots, et qu'il avait visiblement envie de rentrer chez lui, Valogne saisit son avant bras pour attirer plus encore son attention.

" Tu crois que tu pourrais le cacher chez toi ? Parce que c'est sûr, la Brigade Magique va fouiller chez moi, pour retrouver les preuves des voleurs, tu vois ? "

Elle commençait déjà à réfléchir à son texte, se sentant perdue dans ses pensées, avec l'agréable euphorie de 'la bonne idée géniale'. Sans visiblement être très au fait de ce qui pouvait poser problème ou non, elle cherchait déjà un moyen de trouver comment les Moldus fracassaient une porte d'entrée sans sortilège, pour faire plus crédible.

" Tu penses qu'il faudrait demander à un Moldu de casser un carreau de ma fenêtre pour faire plus vrai ? "

Elle ne paraissait pas effrayée d'aborder ce genre de projet en pleine rue ...

[NON ! tu ne rêves pas ^^' je suis désolée du manque d'insipiration que j'ai eue durant plusieur... mois

]

[Tu peux dire que "plus c'est long, plus c'est bon" pour ta défense ! XD ]

Iedike resta pantois, Valogne semblait conquise par l'idée affreuse qu'il venait d'émettre. Ceci le plongea dans un trouble sidéral, tout d'abord il douta de la sincérité de la jeune femme : nul ne pouvait être idiot à ce point -à part lui-même bien sur-. Mais devant son regard, ses paroles, ses gestes, il avait de plus en plus la conviction que non : elle l'avait bien pris au sérieux et comptait dès cet instant mettre au point les subtilités du plan.

Il voulut rétorquer qu'il blaguait, il serra même son chat pour se donner du courage, mais sa gorge resta sèche : il se sentait honteux et n'oserait pas briser les espoirs de la demoiselle.

"Je.... Pour le moldu : non. Plus il y a des complices, plus on prend le risque d'être trahi. Il vaut mieux que tu fasses tout par toi-même et..."

finit-il par dire, ses joues prenant un teint de cadavre.

* Cacher le tableau chez moi ??? Le cacher chez moi ??? pale

*

".... Je pense avoir la place, j'espère seulement qu'ils ne remonteront pas jusqu'à moi...."

* Rhââââ ! Mais que fais-tu ! Trou de troll ! *

Et comme il disait ceci, il promenait un regard anxieux autour d'eux, il lui semblait être devenu le centre du monde, comme si tous les juges et tous les bourreaux avaient les yeux rivés sur lui dans l'attente de son crime.

Invité

Une personne lucide aurait sans doute décliné toute responsabilité dans l'idée farfelue qui était venue à l'idée de Valogne. Mais comme, visiblement, ni l'intéressée, ni son interlocuteur, ne semblaient prendre conscience des risques abominables qui étaient garantis dans ce genre de petite magouille, toute cette scène pouvait paraître totalement absurde.
D'abord, la Sorcière semblait extrêmement pensive. Il semblait qu'un épais brouillard sortait de ses oreilles, tant elle semblait faire cogiter sa petite cervelle. Il fallait penser à tout ! Pour tout prévoir, elle avait besoin de calme, et on pouvait avouer que la rue n'était pas le meilleur endroit pour cela.

Relevant la tête d'un geste si brusque qu'Andromaque sursauta, Valogne approcha si près du jeune médicomage qu'elle pouvait largement observer chaque cheveux sur son crâne. Elle chuchota d'une voix convaincue mais suspicieuse, exactement comme les yeux d'Iedike, qui parcouraient les alentours, en bon filou.

" Ce n'est pas sûr ici. On pourrait nous entendre. Allons chez toi, comme ça, on pourra voir directement les lieux, pour constituer... " Elle baissa encore la voix pour parler dans son oreille, se cachant d'une main. " Notre plan."

Pour ce qui était des pistes de la Police Magique, Valogne estimait qu'ils ne faisaient rien de mal... Si si, rien de bien méchant : ce tableau était presque à elle, et Monsieur Filgareth était un gros sanglier mal encorné ! C'était normal qu'elle fasse tout pour défaire l'injustice dont elle était victime, n'est-ce pas ?

Cacher le tableau en attendant que tout se calme, puis ensuite le placer dans sa galerie. Tout naturellement. Rien ne paraissait chiffonner cette logique.

Visiblement, Valogne attendait désormais que le jeune homme la conduise chez lui. Remettant droites ses petites lunettes, qui ne servaient à rien, pour pouvoir au mieux examiner la rue autour d'eux, comme si les verres lui permettraient de voir des choses invisibles, méfiante de chaque feuille morte qui pouvait voler dans l'air, de chaque Moldu qui passait en les observant comme deux clochards montant un plan pour voler une bouteille de vin.

» Ca y est... [libre]
» Sur les berges du lac. [libre.]
» It's raining men ! (libre)
» Au coin du feu (Libre)
» On passe le temps... [libre]